Une goutte d’eau vient de tomber sur la page blanche de mon cahier.
Absorbée par la profondeur du papier, elle s’étale librement déployant sa masse limpide. Je l’observe pour ne pas la retenir…
De son apparence ronde et cristalline, je ne vois désormais que le reflet de sa présence. J’effleure sa trajectoire dispersée en tous sens, indisciplinée et suggestive, qui semble toutefois délimiter son territoire.

En soulevant la feuille de mon cahier, je constate que la forme s’est transposée.
Feuille à feuille, elle s’arrondie pour retrouver son aspect initial. J’observe cette mutation et je comprends alors que tout ce que nous voyons a un sens dès lors que nous préservons nos repères.

Une goutte d’eau, tombée du ciel, vient honorer la page blanche de mon cahier laissant son empreinte pour y transcrire les prémisses d’une destination promise.
Inspiratrice, elle m’entraîne vers une aventure créative où chaque escale enrichit mes souvenirs.
Goutte à goutte, j’occupe l’espace pour y trouver refuge, ici où l’instant se cueille comme une faveur que l’on s’accorde pour ne pas le laisser filer.

Il suffit d’une goutte pour que l’imagination déborde, une goutte pour hydrater ses pensées, reprendre  des forces, nécessaires et vitales, pour mieux enfin  se réaliser.