Constante, une idée me rappelle, sans cesse, vers une même destination.
Récurrente, presque envoûtante, elle m’oblige à fixer mon attention.
Pourtant si commune, pourtant si actuelle, elle me berce et me divertit jusqu’à trouver refuge.
Ici, je suis à l’abri. Je dépose mes armes et me laisse aller à l’interprétation. Tout ce qui m’entoure est échantillon, matière à concentrer l’immensité. Cette idée me gouverne.
Installée dans ma bulle, je parcours le Monde, je l’observe pour conserver son image, je le contemple pour alimenter ma curiosité. Tout semble ordonné. Ephémère ou éternelle, la vie s’étale sur chaque forme créant un mouvement perpétuel. Tout semble relié.
Tout autour règne une certaine quiétude. C’est étrange et c’est cela la vie. Rien ici ne m’autorise à croire en une quelconque souffrance, en de multiples agitations venant contrarier cet univers. Rien ne m’efforce à rejoindre la tristesse si ce n’est le goût du souvenir. L’histoire, celle qui m’a instruite, mais aussi le quotidien, celui qui nous pousse à une certaine complicité, qui nous maintient entre consommation et désir, qui nous tient par ses obligations et ses devoirs, qui nous harcèle de causes et d’effets, de jugements hâtifs, qui nous menace de crise et de guerre.
Ici, rien de cela ne s’entend. Comme la nature est paisible !
L’idée, pourtant, me poursuit.
Je voyage entre réalité et imaginaire.
Je conçois mon royaume.
Je m’invente des histoires, celles que l’on ne m’a jamais racontées.
Et, je ne cesse d’évoquer cet autre monde, différent sans doute, meilleur peut être.
Je constate au final que rien ne change. Peu importe. L’essentiel est de croire en ce que l’on voit, en ce que l’on ressent, à nos attirances, à nos sentiments, en quelques valeurs préservées, en tout ce que l’on aime et à tous ceux qui nous aiment.