De cette matière je peux extraire l’intime définition de ce que je perçois puisant dans la moelleuse inconscience de mon esprit cette touche finale de mes révélations enfouies.
Ce que je ne sais expliquer, je le concrétise en quelque forme, en suggestion pourtant si proche de la réalité.
Je les vois naître sous mes gestes captifs sans me soucier de leurs apparences. Ils me correspondent, ils me représentent. Ils sont uniques et me semblent familiers comme si je grandissais avec eux.
Parfois je m’interroge sur cette curieuse et prenante nécessité de façonner tant de symboles qui me rassurent. J’immortalise mes incertitudes ? Je formalise mes convictions ?
Avec cette matière nous sommes tout à fait complices. Matière et pensée, matière à penser. Je pose des mots qui prennent forme. J’ajoute, j’enlève et je compose toujours dans l’axe de mes guides, ces mots clefs qui accompagnent toutes mes inspirations.
A l’intérieur règne un lieu de vie et d’accueil où s’installent la convivialité, l’apaisement, la protection. Ainsi naissent des Seigneurs, des Sages, des Guerriers, des ornements et portes bonheur…
A l’extérieur s’éveille l’inspiration tel un lieu d’échange avec les éléments, un lieu de recueil entre harmonie et reconnaissance. Ainsi naissent Gardiens et Messagers, des aménagements évocateurs où s’invente un jardin des méditations.
Quant à l’exotisme de mes pensées, il provient sans doute d’une attirance qui ne s’explique pas mais qui dévoile cette envie secrète du voyage dans laquelle je ne peux accéder qu’au travers d’un sentiment idéalisant, celui de mon imagination.
L’espace d’une création, je traverse les continents et j’en ramène les secrets, amas de petits détails qui se mêlent ne trouvant plus leur place que dans la composition de mes envies. Alors, je réécris leur histoire d’empreintes et de légendes couronnant mes Seigneurs de bienvenue pour les accueillir dans ce nouveau Monde.
Cet univers s’accommode de mes états d’âme. Le temps de réfléchir, le temps de s’évader, le temps de façonner, le temps d’accompagner la matière jusqu’à sa mutation définitive. A chaque étape s’installe une réelle entente entre mes objectifs et leur accomplissement.
Je m’adapte à l’instant qui me connecte vers d’inoubliables rencontres.
