C’est tout d’abord par attirance que mon travail prend un air d’Asie. Le phénomène ne s’explique pas, je n’ai jamais parcouru ses terres lointaines mais du peu que j’en connaisse, c’est un immense continent de rêve.
Le Japon, plus précisément, anime mon imagination. Le Pays du soleil levant est un pays plein de contradictions et d’harmonies. Mon attirance se précise au travers des traditions et des rituels dont le peuple japonais s’adonne chaque jour durant. Mes sculptures ne parlent pas d’histoire ou de ressemblance. Elles évoquent la beauté du geste, la simplicité d’une apparence et la grandeur de l’âme. J’invente des costumes pour inonder de détails mes personnages aux regards vivants.
C’est ainsi que, dans mon esprit, la Pays du soleil levant prend forme, tels des souvenirs enfouis que je façonne par instinct pour y trouver une sorte de sagesse. Cette discipline me permet d’atteindre mes attentes, et je sais que derrière les armures de mes samouraïs se cache un Être unique, aux savoirs maîtrisés. Je peux également m’imaginer que chaque enfant naissant sous l’influence des éléments, résultant de la cuisson raku, prend son envol vers l’apprentissage des arts de la vie. Quant aux geishas, ou femmes ou mères, je les habille de jeunesse et d’élégance, leur offrant tout pouvoir de séduction.
Ceci est ma vision du soleil levant. C’est ainsi que mon regard interprète ou idéalise ce monde.
Le soleil levant évoque également pour moi l’émergence du souvenir quand, chaque petit matin, les rêves s’endorment et la conscience s’éveille. A ces moments très matinaux, j’attends les premières lueurs et mon esprit songeur, nourrit d’une nuit suffisante, s’exerce au travers des mots et des croquis. Cet instant m’appartient. Face à moi, le soleil se lève. C’est un nouveau jour. Le soleil levant accompagne mon quotidien, guidant mon inspiration vers un éternel renouveau.